onetip #4: Rédaction du projet

Mercredi 4 mai, Toulouse, rédaction du projet...

onetip #4: Rédaction du projet

Pour commencer, commençons par le commencement. Je dois rassembler mes idées. Oui certes j’ai une trame, je vois déjà l’idée, mais cela ne suffit pas. Partir de zéro, c’est comme acheter un plateau dans un immeuble et dessiner les plans du futur appartement. Certains sont incapables de se projeter, alors que d’autres voient les pièces se dessiner devant leurs yeux juste en regardant une dalle de béton, la cuisine, le séjour, les couleurs, l’ambiance. On mettra un carrelage en carreaux de ciment dans la cuisine et une structure d’atelier pour la séparer de la salle à manger qui, elle, sera exposée plein Est. Le salon aura un plafond en caisson pour rabaisser la pièce avec des canapés extra-larges pour donner une impression de cocon. On peut le voir ou pas. Pour un projet d'entreprise, il y a un peu de ça. Je vois l'utilité du projet, quel est la solution qu'il apporte au regard de quel problème. Je vois déjà comment sera l'application et les options qui seront développées au fur et à mesure. Les premières options incontournables de l'application et celles qui pourront attendre. Pour qui elle sera destinée, ok les femmes de chambre, mais aussi à un jeune guide touristique d'un jour qui cherche un peu d'argent de poche, à mon vendeur de fruits au bord de la route et pourquoi pas aussi et surtout aux sans-abris qui voient les dons fondre comme les glaciers en été ? Plus je réfléchis, oui ca m'arrive, et plus je vois des possibilités d'utilisations à cette application.

Mais avant toute chose je dois répondre à une bonne série de questions. Pourquoi je me lance à nouveau ? Ai-je l’expertise ? Avons-nous l’équipe ? Y a t-il un marché ? Liliane va-t-elle me suivre ? Aime-t-on les insomnies à ce point ? Mon ulcère est-il d’accord ? Prêt pour faire à nouveau 671 présentations et 453 business plans ? Est-ce que l’on va s’éclater ? Va-t-on se faire plaisir ? Autant de questions que l'on doit tous se poser. Une réponse déjà à toutes ces questions : le bonheur n’existe que dans les projets, aussi petit soient-ils, ils apportent les raisons d’être, donc le bonheur. Fermons les parenthèses philosophiques qui ne seront, je vous rassure, pas très nombreuses et passons aux choses sérieuses.

Le plus simple, je rédige rapide ce que j’imagine et petit à petit le projet prendra forme et s’agrémentera de nouvelles idées. Le but de la rédaction de ce projet est de pouvoir présenter l’idée à un parfait inconnu et qu’il puisse le comprendre en deux minutes. J’ouvre une feuille Word et je me lance.

Olivier de Guyenro devant son ordinateur travaillant sur le projet onetip

Je cherche un titre. C’est plus fort que moi, lorsque je commence un nouveau projet il me faut un nom, un titre, un truc. Avant toute chose je dois trouver un nom à mon projet. Je ne peux pas commencer si je n’ai pas un nom. J’ai besoin d’un nom qui claque et qui me motive. On évitera « Donner un pourliche en 3 clics » ou « clic moi le pourboire » « scan me up before you go-go » « le clic est dans le détail » « clic tip », non je cherche un vrai nom. Un nom anglais, car on va aller à l’international bien sûr, mais un nom que nous français, nous arriverons à prononcer, pas comme un certain « Liquedingueu ».

Pourboire se dit Tip, donc il me faut tip dedans, « TipTop » « Okitip » « easytip » « tiptiptiphurra » « gotip » bon je ne l’ai pas. Pour l’instant on va lui donner un nom de code « easytip ». Le nom est déjà pris, je verrai plus tard.

Poser d’abord le constat, le problème que l’on a eu et que l’on veut résoudre. Mon souci ce jour-là, le manque de cash. Ok, mais ce phénomène est-il répandu, ou cela est-il juste une vue de mon esprit qui ne peut s’empêcher de régler des problèmes que les autres n’ont pas ? Très vite, je m’aperçois que je ne suis pas le seul à ne plus avoir de cash. Je paye même ma baguette de pain avec mon téléphone alors que je n’aurais jamais imaginé cela il y a encore un an. Le constat a l’air d’être établi : nous n’avons quasi plus de cash sur nous. La génération des moins de trente ans, celle qui n’a pas connu Georges, n’a jamais de cash sur elle. Tout se fait par smartphone, virement ou autre neobanque, mais jamais de chéquier, jamais de bifton et encore moins de pièce, donc aucune possibilité de donner un pourboire à qui que ce soit.

Je cherche des articles sur l’argent liquide et sa disparition lente. Depuis 2020, pour la première fois, chaque année les banques suppriment un nombre important de DAB, environ dix pour cent par an. Face à un recul massif du cash en circulation et devant toutes ces nouvelles façons de payer, les DAB n’ont plus de raison d’être aussi nombreux. C’est déjà un signe. Bon ok plus de cash, mais pour ce qui est des pourboires ?

Prochain chapitre : Aller se faire battre !

À très bientôt,

Olivier,
Happyness Rédacteur chez onetip